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Clément Moudiongui : partager la culture francophone à travers l’art

Clément Orange
Clément Moudiongui est un passionné d’art et un amoureux de la langue française. Il pratique le DJing, la manipulation digitale de la musique, qu’il transmet à ses élèves du Conseil scolaire Viamonde, à Toronto. Ce diplômé en travail social s’est découvert une vocation d’animateur culturel, il y a 11 ans. Depuis, il est toujours à l’affût de nouvelles techniques pour épater ses élèves. C’est pourquoi il a participé à l’atelier Bâtir la confiance créative de La ruchée en novembre dernier, à Brampton, d’où il est ressorti avec une boîte à outils regarnie. Entrevue.

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir animateur culturel?

Pendant mes études, j’ai eu l’opportunité de pratiquer dans des écoles, ce qui a fait naître mon souhait de travailler dans des établissements scolaires. C’était un challenge personnel, car je travaillais déjà en éducation spécialisée, avec une particularité pour les enfants en difficulté. J’ai voulu devenir la personne que j’aurais souhaité avoir comme animateur culturel lorsque j’étais élève.

En quoi consiste votre quotidien d’animateur culturel et qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce poste?

Nous enseignons de manière ludique et académique, tout en touchant les intérêts de nos élèves, que ce soit en arts, en musique, en politique. J’utilise beaucoup la musique en général, mais aussi les arts dramatiques. Les activités que je construis avec mes collègues vont vraiment bonifier l’apprentissage que les élèves reçoivent déjà en classe. Ça me plaît de partager la culture francophone avec eux et d’explorer sa beauté, sa diversité. Le plus gros défi, c’est de rendre la culture francophone cool pour nos élèves.

Quelle place occupe l’art dans votre vie?

L’art occupe une place très importante non seulement dans ma vie personnelle, mais dans ma vie professionnelle et dans celle de mes élèves. Pendant mon temps libre, je fais du DJing. Depuis neuf ans, le conseil scolaire Viamonde nous offre la possibilité d’apprendre le DJing à nos élèves, nos écoles secondaires sont munies d’une platine. Chaque année, nous organisons l’événement En mode groove, un regroupement régional de nos élèves secondaires avec nos élèves élémentaires leur permettant de jouer devant un public.

Quelle vision avez-vous de l’éducation artistique en milieu scolaire?

La place qu’occupent les arts a un peu diminué. Les écoles n’ont plus autant de programmes de musique qu’avant. Je me rappelle qu’en grandissant, dans le même conseil, nous avions des classes de musique et il n’y avait pas autant de pénuries d’enseignants en art, surtout en musique, dans la plupart des écoles. Je dirais que les arts peuvent définitivement sauver la vie d’un élève qui ne se voit pas du côté académique de l’apprentissage. Si nous continuons à dédier des ressources, qu’elles soient financières ou matérielles, je pense que ça fera toute une différence dans la vie de ces élèves et dans la vie des gens qui les entourent.

Qu’avez-vous retiré de la formation Bâtir la confiance créative?

J’ai appris de nouveaux outils qui vont vraiment faire une différence dans la manière dont nous approchons l’apprentissage de l’art en classe. J’en suis sorti avec une liste d’activités ainsi que leurs explications, ce qui me permet de bonifier mon portfolio. Je peux aborder quelque chose que je connaissais déjà avec un air frais. Cela se traduit encore mieux devant les élèves, lorsque nous faisons les activités. La preuve, ils demandent quand nous allons refaire l’activité. J’ai par exemple utilisé une vidéo qui apprend aux élèves à dessiner. L’auteur de cette vidéo montre son processus de création de personnages pour des bandes dessinées. Les élèves étaient eux-mêmes épatés de leur propre résultat.

Si vous deviez la recommander à des collègues ou confrères, que leur diriez-vous?

Je leur dirais qu’ils ne savent absolument pas à quoi s’attendre, et que c’est une bonne chose. Cette formation va leur permettre de sortir de leur zone de confort, mais, en même temps, d’apprendre quelque chose d’une manière qu’ils ne savaient pas qu’ils avaient besoin d’apprendre.


Pour en savoir plus
La ruchée offre une foule d’activités pour soutenir l’enseignement des arts ou l’utilisation des
arts comme moyen pédagogique.

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