L’enseignement des arts à l’école joue un rôle clé pour les élèves, car il renforce leur engagement dans leur apprentissage et contribue directement à leur réussite scolaire et à leur épanouissement. Il devrait donc occuper une place de choix dans les programmes scolaires, car ses bénéfices sont nombreux. Parmi eux, les bienfaits sur la santé mentale des élèves sont indéniables, comme en témoigne le mémoire Une place de choix pour l’art à l’école, publié par la Fédération culturelle canadienne-française en octobre 2024.
L’enseignement des arts à l’école a aussi des retombées positives et significatives sur la santé psychologique des jeunes. L’art contribue autant à prévenir les problèmes de santé mentale qu’à les traiter, selon l’Organisation mondiale de la santé, qui tire cette conclusion de l’analyse des résultats de plus de 3000 études sur le rôle des arts dans l’amélioration de la santé et du bien-être.
C’est un fait, le stress chez les jeunes augmente : isolement durant la pandémie de COVID-19, écoanxiété face aux enjeux climatiques, incertitudes quant à l’avenir sont autant de facteurs de stress qui nuisent à leur bien-être psychologique. En 2019, dans le cadre de l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes, 17 % des enfants et des jeunes de 5 à 17 ans ont déclaré avoir une santé mentale mauvaise ou passable, et 5 % ont déclaré avoir reçu un diagnostic de troubles anxieux.
Or, l’art peut devenir un allié pour faire face à l’anxiété des jeunes. L’art facilite la gestion du stress, favorise la régulation et l’expression des émotions, et contribue à renforcer l’estime de soi et la confiance en soi, selon les études consultées pour la rédaction du mémoire de la FCCF. Il existe aussi un lien entre l’éducation artistique et l’acquisition de compétences sociales et affectives, comme l’empathie, selon le Cadre de l’UNESCO pour l’éducation culturelle et artistique.
« L’art permet à la personne apprenante de mieux se connaître et de développer un lien profond avec soi, puisqu’un processus de création bien vécu agit sur le développement de la créativité, de la confiance en soi et de la capacité à s’exprimer. De ce fait, l’enfant ressent davantage de joie et moins d’anxiété », peut-on lire dans le mémoire.
L’art, un moteur pour les communautés francophones.
Pourtant, le personnel enseignant se sent souvent démuni face à l’enseignement des arts lorsqu’il n’a pas été spécifiquement formé, comme c’est le cas au primaire. Le personnel enseignant en arts ou qui utilise les arts en classe a parfois l’impression d’être livré à lui-même dans sa pratique. Par manque d’apprentissage dans la formation initiale en enseignement, insuffisance de valorisation de la matière ou rareté de ressources, notamment, l’art est souvent le parent pauvre dans les écoles franco-canadiennes et acadiennes.
Un constat ressort des consultations menées dans le cadre du mémoire de la FCCF : une présence importante et structurée des arts à l’école décuple le développement des personnes et renforce la vitalité des communautés francophones.
Toutefois, cette vision rencontre plusieurs obstacles de taille, dont la pénurie de personnel enseignant adéquatement formé et le manque d’accès à des formations artistiques. Pour placer l’éducation artistique au cœur des systèmes éducatifs et favoriser le bien-être des élèves et du personnel enseignant, une volonté gouvernementale forte et un financement adéquat de l’éducation artistique sont incontournables. Les instruments sont là, les musiciennes et les musiciens répondent présents, il ne manque plus qu’un·e chef·fe d’orchestre !
Pour découvrir des idées d’actions à mettre en œuvre dans vos écoles, vos communautés ou vos environnements professionnels :
- Assistez au webinaire Une place de choix pour l’art à l’école, le mardi 28 janvier 2025 à 13h ou le jeudi 30 janvier 2025 à 15h.
- Consultez le sommaire du mémoire ou le mémoire complet Une place de choix pour les arts à l’école.