Pourquoi avez-vous décidé de suivre le programme de mentorat de La ruchée ?
Je suis enseignante titulaire à l’école des Trois-Soleils, la seule école francophone du Nunavut, après avoir travaillé comme enseignante-ressource à Sherbrooke, au Québec. Pendant ma formation en enseignement, on a surtout mis l’accent sur l’aspect pédagogique, la gestion de classe et la littératie relative au processus d’apprentissage de l’enfant et à son développement. J’ai vu dans le mentorat de La ruchée l’opportunité d’acquérir des bases supplémentaires en éducation des arts.
En tant qu’enseignante, je veux surtout comprendre mon rôle de passeuse culturelle et intégrer les arts de façon plus consciente au programme, afin de participer à la formation identitaire des enfants. En effet, trop souvent les projets en art sont relégués aux derniers moments de la journée, loin derrière le calcul et le français. J’ai donc beaucoup discuté avec ma mentore sur la mise en place des cours d’arts du curriculum.
Comment votre mentorat s’est-il déroulé ?
J’ai été jumelée à une artiste professionnelle et, ensemble, nous avons planifié des rencontres virtuelles hebdomadaires pendant l’automne. Puis, on a défini mes besoins et mes objectifs.
J’ai beaucoup aimé cette collaboration : nos contacts étaient faciles et nos discussions, ouvertes et spontanées. Je montrais à ma mentore le travail de mes élèves, puis elle me donnait une rétroaction et des exemples de projets qui avaient bien fonctionné ailleurs. J’ai aussi apprécié la légèreté de la structure que nous avions mise en place, qui me permettait de me sentir libre et en contrôle.
Quel moment du programme de mentorat vous a le plus marquée ?
Le moment le plus marquant est celui où nous nous sommes penchées ensemble sur la mise en place du curriculum et sur les compétences à travailler avec les élèves. J’avais beaucoup de questions par rapport aux évaluations et à l’interprétation des contenus et des compétences. Comment, par exemple, aborder le théâtre avec des enfants de six ans ? Grâce à ma mentore, mes jeunes élèves ont pu expérimenter le jeu théâtral en atelier, en faisant semblant d’être des personnages, pas à pas. L’atelier a débouché sur notre spectacle d’hiver, un succès qui a apporté beaucoup de fierté aux élèves et à leurs parents. Ma mentore m’a donné plusieurs excellentes idées, comme de maquiller les enfants pour qu’on voie leurs expressions, plutôt que de leur faire porter des masques, qui auraient pu tomber.
Le programme de mentorat de La ruchée a-t-il enrichi votre enseignement ?
À cause de la pénurie d’enseignants, nous devons souvent travailler sur des matières pour lesquelles nous manquons de formation. Durant mon programme de mentorat, j’ai eu le privilège d’avoir beaucoup appris et ça m’a fait découvrir de nouvelles choses. De mon côté, je m’apprête à faire un récapitulatif de ces apprentissages afin de partager avec les autres enseignants et enseignantes les enseignements que j’ai reçus. Je n’ai que de bons mots pour ce programme de mentorat, qui en vaut vraiment la peine. Ça m’encourage à continuer mon développement et à aller encore plus loin en tant qu’enseignante.